Installation interactive immersive

Fantasmagorie est composée de 8 colonnes disposées de manière à pouvoir circuler à l’intérieur. Le spectateur placé au centre de l’installation a la possibilité de manipuler les images et les sons tout autour de lui. L’image traverse 6 couches verticales et horizontales sur lesquelles univers graphiques et sonores s’entrecroisent. Le spectateur plonge dans un monde immersif.

Fantasmagorie nous plonge dans un monde fait de spectres et d’illusions, nous immerge dans un environnement où les sons semblent faire écho à une réalité que l’on n’arrive jamais à saisir et où l’image se meut sans jamais se fixer sur une surface tangible.
Pourtant, au cœur de ce dispositif, le spectateur a bien un pouvoir, un contrôle, sur son environnement. Par ses mouvements, il est en capacité d’en infléchir les éléments visuels et sonores, comme dans une extension diffractée de son geste.

Dans Fantasmagorie, l’individu agit sur des chimères, qui ne sont qu’une projection d’une réalité distante, perçue, mais non palpable. Ainsi, l’environnement sonore est constitué spectres lents et massifs, évoquant quelque chose de familier sans l’être tout à fait. Le spectateur va pouvoir voyager à l’intérieur de ces sons et en déplacer la source afin de tenter de comprendre ce qui l’entoure, de retrouver des points de repère tangibles. L’image elle-même se déforme et se transforme selon ses gestes.

Dans son allégorie de la caverne, Socrate fait allusion à des hommes qui,

« […] depuis leur enfance, enchaînés par les jambes et par le cou, en sorte qu’ils restent à la même place, ne voient que ce qui est en avant d’eux, incapables d’autre part, en raison de la chaîne qui tient leur tête, de tourner celle-ci circulairement. Quant à la lumière, elle leur vient d’un feu qui brûle en arrière d’eux, vers le haut et loin. »

Et de poursuivre, s’adressant à Glaucon :

« Peux-tu croire en effet que des hommes dans leur situation, d’abord, aient eu d’eux-mêmes et les uns des autres aucune vision, hormis celle des ombres que le feu fait se projeter sur la paroi de la caverne qui leur fait face? »

À l’instar de ces hommes qui, contrairement à Socrate, n’ont pas déjà eu accès à la sagesse, les spectateurs placés autour de l’installation perçoivent le résultat de ces manipulations comme l’écho d’une action dont ils n’ont pu être témoins directs. La présence d’un corps au sein de ces colonnes de lumière est floue ; seuls le déplacement du son dans l’espace et de la lumière sur les colonnes, revêtues d’un voile vaporeux, leur parvient. C’est la nature double de Fantasmagorie, qui peut être vécue de l’intérieur, où l’on est directement en prise avec elle, comme de l’extérieur, où l’on assiste à la danse des ombres portées des intentions de l’autre.

Avec Fantasmagorie, la volonté est de créer un contexte d’expérimentation, un cadre de création au sein d’un espace immersif. Nous nous focalisons sur le ressenti du spectateur face à cet environnement à la fois séduisant et troublant.

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